mardi 11 novembre 2008

Ohana

Grimper, seulement grimper, comme des gouttes, des sensations imperceptibles de la nature vicieuse du temps. Je ne suis plus dans le temps. Flottai-je? Je ne pense pas. Vivre et ne pas vivre à la fois, dans le coma? Non. J'entends encore le regard lourd des pas de mon père. Il est là, en long en large, me traverse de toute part. Respirer. Epier. Pourquoi ai je la sensation que ça tourne. En fait ça tourne, oui, mais mal. Un manège détraqué, une souris anémique. Ivrogne sur la lune, funambuliste du trottoir. Regarder les étoiles et soudain être soudé au sol, être coincé dans les sous-bassements dans les fondations. Englués je lève les bras. Les gouttelettes de suie s'abattent, glisse, colore, noircisse mes bras nus. Ma poitrine. Et coule et coule. Et creuse et creuse. Croire, avoir foi. Un cirque passe. Hé je suis là ! Là là là ! Oui oui ! J'existe vous savez. Parer avec moi? Pas de soucis. Vous me laissez dans le trou? Pourquoi pas. J'y suis bien finalement. Descendez, s'il vous plaît, descendez l'accordéon, je m'y accrocherai comme les marches de l'escalier, pour remonter. Tout est sombre et vide autour de moi. comme une caverne, j'aperçois des scintillements, des regards flous qui semblent me surveiller. Un éclatement de cristal et je suis aveuglé, éblouit par tant de splendeur. Tient, r'vlà la pluie. Difficile comme opinion. Horloge de suie, moi je préférai les fleurs. Finalement, je ne déprime pas, non, c'est amusant comme endroit. C'est à vous méprendre de la réalité. Je flotte encore, de nouveau mais profond. Paradoxe de l'acide peut-être. Je ne rêve pas, je ne suis que libre. Et puis en fait, enchaîné. Une question par ci une autre par là. Un chatoiement soudain, une étoile brûle et le cycle temporel est chamboulé, complètement. La rareté de l'expression du temps est un bienfait, je ne sais plus vers qui vers quoi, et quand me tourner. Et encore tourner n'est ce pas compter. Alors je virevolte. c'est incertain. Marchons, voulez-vous. Victoire, j'avance. Gredin ! J'avance ! Oui, homme seul, je vais. Je ne erre pas, je vais. Ô adoration de l'immensité de la Terre. Je suis au fond et pourtant je ne trouve que des issues. transversales horizontales. Je n'ai même pas envie de remonter. Là haut je connais que trop bien, que depuis trop longtemps. Posons nous. Observons là ce lac miraculeux fait de suie scintillante.

Le dix neuf juin deux mille huit.

1 commentaire:

Samael a dit…

"Il est là, en long en large, me traverse de toute part. Respirer. Epier. Pourquoi ai je la sensation que ça tourne. En fait ça tourne, oui, mais mal. Un manège détraqué, une souris anémique. Ivrogne sur la lune, funambuliste du trottoir. Regarder les étoiles et soudain être soudé au sol, être coincé dans les sous-bassements dans les fondations. Englués je lève les bras. Les gouttelettes de suie s'abattent, glisse, colore, noircisse mes bras nus. Ma poitrine. Et coule et coule. Et creuse et creuse. Croire, avoir foi."

Ce passage là m'a totalement éblouit. Le texte en lui même est très bon mais ce passage là, il a quelque chose de puissant.