Renvois incessants, quand arrêteront nous de recycler. La création tourne en boucle et une fibre craque, ce n’est pas l’art du Mulet, mais celui des Fondateurs, une branche seulement, un peu tordue, un peu déviée, mais dans le sens positif des choses, comme une échappée sauvage, un élan de liberté, et se cristallise dessus les quelques grains verticaux, jets de monades comme codes de la Matrice. Qui veut un livre ? Référence assurée ? Mais, cela ne vaut rien et c’est là le drame. Notes bibliographiques permanentes, pourquoi donc les expliciter, comprend qui peut et basta. Et le partage alors ? Comment peut on sortir de nous pour aller vers eux ? Réflexion tirée, étirée. Et si et si… Et si on faisait un texte empli de citation… Aucun mot ne nous appartient, même pas leur arrangement… Les mots nous échappent, ceux des morts nous restent, mais alors quand je le prononce ce mot qui roule sous la langue qui claque contre la langue, qui siffle le long des lèvres, n’est il pas à moi ? Et ce mot que je trace, qui s’arrondit sous ma plume, qui s’élance et s’affine en un élan du poignet, qui gratte le grain du papier, qui s’étire sur les lignes, n’est il pas à moi ? Et ce mot qui souffle à mon oreille, qui vibre sur mon tympan, qui illumine mes synapses, qui boule dans mon cerveau, qui se contorsionne dans ma mémoire, qui se noud avec ses presque semblables, n’est il pas à moi ? Et ce mot qui tourne dans mes nerfs, qui se reflète dans mes yeux, qui tord ma bouche, qui affole mes sens, qui contracte mes boyaux, qui chatouille ma peau, qui construit ma pensée n’est il pas à moi ?
Peut on réclamer une totale propriété sur un arrangement qui n’est finalement qu’un dogme, paradigme d’Anciens, de plus ? C’est comme vouloir une âme complètement à soi. Absurdité en la matière. On peut prétendre, mais effectivement nous n’avons rien. Nos irritations contre notre corps en sont une preuve flagrante. La volonté est là pour ne s’accorder avec rien. Vieux reflexe culturel disons.
Alors flottons flottons encore et encore, pour ne pas saisir les instants, pour être ces instants.
Alors tournons tournons toujours pour ne pas oublier que nous sommes la terre.
Alors marchons marchons pour prendre racine, (res)source.
Alors rêvons rêvons, pour exister.
Enfin…
R¨.
Mercredi vingt trois juillet deux mille huit

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire