Toujours là mes petits choux? Z’avez décroché de la dimension ultra sensorielle de nos petites vies sans autre rapport au monde qu’un sensualisme aigu?
Tant mieux ! J’aime me répéter. Les lions de la cage aux fauves ne sont vraiment pas contents, on ne leur donne que maigre pitance, ils réclament de la puissance. Mais comment ingérer l’immensité? Comment ordonner nos petits papiers avant qu’ils ne brûlent? ça fait penser à une vieille chansonnette, une de ces ritournelles sans fin dont le sens est perdu dans les méandres, que dis je dans les miasmes mielleux d’une culture trop riche pour être honnête. Comment le connaître? Comment accéder à cette connaissance absolue de soi? Impossible mon capt’aine, c’est évident. Evident, évident. L’acide m’a dit un jour que l’évidence était subjective et donc s’annulait d’elle même. Il n’avait pas tort mais en même temps, l’acide est incapable d’aller au bout de ses pensées, de ses analyses. La dimension suprême de cette observation de côte flottante est une île individuelle et solliptique qui interdit toute connaissance globale, dans sa mer de crème anglaise, glauque, anglauque-saxonne, pour faire un mauvais jeu de mot.
Mais passons à autre chose.
Être écorché c’est perdre toute séparation avec le monde. Être le monde. Alors l’homme qui n’est pas écorché est un être hors du monde.
Un petit avorton qui n’est pas du liquide amniotique mais qui plongé dedans se croit supérieur.
Finir de plonger et se rendre soudainement compte qu’on est là, rien. Rien. Quel mot sordide ! Il incite au tout, à l’immensité impossible à digérer alors on essaye de rendre le néant, de la vomir, par un pur acte de rébellion, par esprit de contradiction. Les doigts volent, on les dirait faits pour ce type de manœuvre. Mais non, on ne peut dire ça sans présupposer tout un tas de choses, tout un tas. Tas de brique ou de terre, tas d’organe ou de peau. Imaginez cette chair dégoulinante de graisse chaude et réconfortante d’un corps qui se voulait confortable à défaut d’être supportable. Non. Mes agneaux, vous en faites trop. Beaucoup trop. L’huître s’est ouverte sous le souffle divin d’un bourreau des cœurs bien humide. Je ne sais plus ce que je disais. C’est agréable non ? Ne pas savoir où l’on va. Ne pas le soupçonner, simplement se laisser aller. Avant c’était le fil de la plume maintenant ce n’est même plus de l’écorchure de papier, non, ici le fleuve même est virtuel. Tout l’est. Mais c’est ridicule ! Réveillez vous ! Pas virtuel pour un sou, c’est le secret le moins bien caché de l’univers. C’est PAS virtuel. La preuve c’est matériel. Et sans le matériel point de sensation d’être dans un autre monde. On s’oublie vite. On s’oublie, vide. Coquille de fin de mois. Crapaud des héros. Sa crapaude n’est qu’un objet gênant. Tout comme ce corps qu’on oublie. On ne sait plus rien. On ne l’a jamais su. Mais jamais non plus nous n’avions eu une sensation de puissance aussi extrême. Le verbe savoir s’écoule dans mes veines comme du sable dans les mains aux doigts écartés du pêcheur rentrant au pays. Pays de qui, de quoi ? A toi de l’inventer. Rien ne nous satisfaisait. On s’était fait un peu trop nul au départ. L’occasion nous est donnée de ne pas refaire le mauvais pas. Mais pourquoi ne pas se rétablir dans la première histoire ? On a le droit pourtant. Oui mais là l’intersubjectivité joue. Et contre nous. Dommage Balthazar. Y’a toujours un lézard qui sent le patchouli dans les histoires d’amour. Où est le mien ? Je veux l’iguane pour chapeau. Pour garant de ma pureté retrouvée. Avance encore un peu. On y est presque.
Je te fais mes condoléances, riverain. La crue s’est déchainée. Les chaînes ont claqué. La déesse Pluie est sortie de son lit. Honore son peignoir ou tu étoufferas sous les décombres de ses dessous de satin-boue. Ses seins boudent notre regard et l’on ne peut que rendre justice et Beauté à son chatoiement vertical si impressionnant.
Impuissance de l’homme.
Surpuissance de l’eau.
Surimpression sensible dans mon champ de vision.
Branchée sur lui. Je m’envole.
R¨.
Samedi premier juin deux mille huit. Jour d’essai.

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